20 septembre, 2010

Le premier fabricant mondial de papier journal, le canadien AbitibiBowater, sortira de la procédure de faillite à la mi octobre, 18 mois après avoir demandé sa protection à l'égard de ses créanciers, aux États-Unis comme au Canada. La semaine dernière, un comité des créanciers a approuvé un plan de restructuration qui comporte de nouvelles conventions collectives bénéfiques pour l'entreprise qui ont été négociées au printemps dernier tout en préservant les pensions et en accordant des droits syndicaux sans précédent.
Ces conventions, conclues des deux côtés de la frontière par l'entreprise de produits forestiers et le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), pour le Canada, et l'United Steelworkers (USW), pour les États-Unis, garantit la solvabilité et le fonctionnement de l'entreprise. Elles apportent aussi à AbitibiBowater un ballon d'oxygène financier tout en préservant des clauses syndicales parmi les meilleures dans l'industrie du papier nord-américaine.
Le vote des créanciers ordinaires de la semaine dernière est survenu le lendemain de l'annonce par la province de Québec qu'elle accorderait des dispenses de cotisation aux plans de pension du personnel à condition que l'entreprise investisse 75 millions $ canadiens sur cinq ans dans de nouveaux projets et qu'elle maintienne son siège social au Québec.
Le SCEP et son Président, Dave Coles, se sont félicités des décisions de la province et des créanciers, mais ils ont rappelé que le gouvernement fédéral a brillé par son absence alors qu'il était question de la survie de l'industrie canadienne des produits forestiers.
Le Président du SCEP, Dave Coles
"Les travailleurs ont fait plus que leur part pour sauver cette entreprise, contrairement à notre gouvernement fédéral qui n'a rien fait pour venir en aide aux communautés qui vivent de la forêt et qui souffrent," a déclaré Dave Coles. "Nous nous souviendrons de l'inertie du gouvernement Harper au moment des élections."
Le SCEP a préservé sa négociation-type pour le secteur du papier de l'Est du Canada dans des négociations avec AbitibiBowater supervisées par la justice au printemps dernier. Bien que cette convention quinquennale prévoie des réductions de salaires de 10% les deux premières années, elle protège les pensions de retraite existantes et futures, l'entreprise versant 500 millions $ canadiens dans un nouveau fonds de pension géré par le syndicat. Dans la convention de 4 ans signée pour les États-Unis, les adhérents de l'USW ont accepté des réductions de salaires moindres pour la même période, mais ils ont obtenu, en matière de droits syndicaux, des avancées inédites aux États-Unis.
Au Canada, le plan de restructuration adopté en application de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies va être soumis, le 20 septembre, à l'approbation d'un juge d'une Cour supérieure du Québec tandis qu'aux États-Unis, conformément au chapitre 11 de la Loi sur les faillites, une audience de confirmation se tiendra le 24 septembre dans l'État du Delaware.